Le traitement ostéopathique pour la femme enceinte/ Le nourisson...

L'ostéopathie, pourquoi ça marche ?

Nausées, insomnies, douleurs dorsales, sciatiques, brûlures d’estomac, hypersalivation, maux de tête, la liste des petits soucis de la grossesse soulagés par l’ostéopathie est longue. Le quotidien des futures mamans peut être facilité à condition de tomber entre de bonnes mains !

Longtemps mal connue et assimilée au traitement des problèmes des os, l’ostéopathie a rejoint le club des préparations à l’accouchement. Médecine manuelle qui traite le corps dans son ensemble, elle soulage les maux liés à la grossesse par ses bienfaits psychologiques et physiologiques sur la femme enceinte.

De nombreuses futures mamans, qui ont consulté auparavant pour des pathologies liées au dos, n’hésitent pas à laisser les mains expertes de leur ostéopathe manipuler leur corps en plein changement.

Mal de dos et compagnie...

La femme enceinte plus que n’importe quelle autre personne a besoin d’attentions, de chaleur et d’écoute. Quand tous ces avantages sont regroupés dans les mains d’une seule personne, les visites chez l’ostéopathe deviennent un rendez-vous incontournable. Fabienne, maman d’Amélie consultait une fois par an son ostéopathe et n’a pas hésité à s’en remettre à un spécialiste pendant sa grossesse. « Je savais que les séances m’aideraient pour tous mes problèmes de dos, de fatigue et de dérèglement hormonal. C’est aussi un soutien à la préparation naturelle du bassin ». Pour Alexandre Poras Lozano, ostéopathe DO à Cannes et à la clinique A Tzanck de Mougins, il existe différentes raisons pour lesquelles les femmes enceintes viennent consulter. « Les cas d’urgence sont en général les femmes qui souffrent de sciatalgies (douleurs le long du nerf sciatique, dans la fesse et la jambe) et de douleurs dans les reins qui provoquent une sensation de barre dans le dos rendant difficile la marche et intolérable la station assise.

L’ostéopathie permet d’atténuer les problèmes de congestion veineuse au niveau du petit bassin et d’agir sur la sphère circulatoire dans son ensemble : jambes lourdes ou hémorroïdes D’autres enfin consultent directement pour préparer leur accouchement en améliorant la mobilité des articulations ostéo-ligamentaires du petit bassin mais également d’arriver le jour « j » dans les meilleurs conditions possibles car l’ostéopathe est particulièrement indiqué dans les cas de stress,d’anxiété et d’insomnie. »

La majorité des visites chez ce praticien se déroulent aux alentours des septième et huitième mois et les causes sont en général les problèmes de cambrure, liés au poids du bébé qui bouleverse la posture mais aussi à l’élasticité des tissus qui augmente pendant la grossesse. « Pour certaines femmes enceintes, explique l’ostéopathe, le corps s’adapte difficilement à ces changements, et ma mission est de trouver les blocages et déséquilibres; pour cela il faut aborder la future maman dans sa globalité, en tenant compte de chaque information ostéo-articulaire, viscérale et crânienne. » explique Alexandre Poras Lozano .

Des mains qui soignent...

Le point fort de l’ostéopathe est son regard global sur la femme enceinte. Les séances de 45 minutes débutent toujours par un entretien de 15 minutes. Il permet au spécialiste de cerner avec précision l’environnement dans lequel vit la future maman. « Il faut prendre en compte le contexte familial, la vie sociale, les antécédents médicaux, connaître les difficultés de la patiente. Dans un second temps, c’est le rapport que la femme a avec son corps qu’il faut aborder, sachant que les douleurs peuvent se nourrir des tensions émotionnelles accumulées et inscrites dans les tissus » décrit le spécialiste.

C’est seulement après avoir dialogué avec la future maman pour cerner ses difficultés que l’ostéopathe commence ses manipulations. « Il n’y a pas de manipulations franches comme on en a tous l’image. Les craquements ne sont pas systématiques et je ne suis pas tordue dans tous les sens. Ce sont en fait des manipulations très douces » explique Laeticia enceinte de 3 mois et demi. ». Le mot est lâché, l’ostéopathie est souvent liée à une sensation de douceur. « Je ne ressens pas les mêmes bienfaits qu’après une séance de massages. Au contraire, le lendemain des manipulations, c’est une grosse fatigue et des courbatures qui apparaissent. » Décrit Laeticia. Mais après la disparition de ces douleurs, les bienfaits se font ressentir comme le souligne Fabienne. « Je me sens moins fatiguée, mieux dans ma peau et regonflée d’énergie. Les douleurs disparaissent, tout va mieux ».

L’ostéopathie permet de soulager les petits et gros soucis quotidiens de la future maman, mais son efficacité offre aussi une préparation sereine à l’accouchement. Travailler sur le bassin pour une ouverture plus aisée lors de l’accouchement et réduire ainsi les risques d’épisiotomie ou solliciter le périnée sont les priorités pour aider la femme pendant son accouchement.

Trois types de manipulations permettent de soulager et de rééquilibrer l’organisme de la future maman. Articulaires, viscérales et crâniennes, chacune d’elles ont des effets bénéfiques sur la préparation à l’accouchement. « Je souffre d’insomnies et de nausées depuis le début de ma grossesse explique Laeticia et 80% des manipulations s’effectuent au niveau du crâne. Les manipulations sont à peine perceptibles. Le reste des palpations se fait sous forme de massages du ventre».

Un plus pour les autres préparations !

Le nombre de séances pendant une grossesse est variable d’une femme à l’autre. « En tant qu’ostéopathe, je ne guéris pas car être enceinte n’est pas une maladie, mon rôle est de soulager les maux et de traiter la plupart des troubles de la femme enceinte pendant une période ou la prise de médicaments est contre indiquée ; l’ostéopathe aide aussi le corps à s’adapter au changement de posture au fur et à mesure de la grossesse, précise le Dr  Alexandre Poras Lozano. ». Une aide précieuse qui répond de manière particulière à chaque patiente. Les mamans consultent donc ce spécialiste en fonction de leurs besoins qui se font plus nombreux généralement aux alentours des septième et des huitième mois. Pendant cette période leur organisme nécessite un rééquilibrage du corps.

L’ostéopathie s’avère être un soutien indispensable  pour parvenir à un bien-être maximal du corps, préparant ainsi un accouchement dans des conditions optimales.

Pointue et précise, cette médecine manuelle offre une complémentarité avec d’autres préparations à l’accouchement. « Le yoga, l’aquagym, l’haptonomie  se combinent parfaitement avec les techniques de l’ostéopathie » souligne le spécialiste.

Beaucoup de femmes se rendent seules aux séances chez leur ostéopathe avant l’accouchement et la participation des futurs papas est donc diminuée. Pour accueillir bébé dans les meilleures conditions, certains couples cumulent les séances chez l’ostéopathe avec une préparation qui inclut plus directement le papa. « Nous avons suivi avec mon mari des séances d’haptonomie. Cela nous a permis de vivre une grossesse à trois et non à deux. Nous avons beaucoup apprécié : dès le premier regard avec Amélie, nous avons eu l’impression qu’elle nous connaissait déjà » se souvient Fabienne.

Et après l'accouchement…

Quinze jours après la sortie de la maternité, l’ostéopathie est une aide précieuse. Les distensions au niveau du basin, ou même les relâchements du périnée entraînent bien souvent des douleurs lors des rapports sexuels et c’est une raison pour laquelle les couples viennent consulter. « C’est toute la logique bassin, ligament, périnée qu’il faut rééquilibrer à ce moment là » insiste le spécialiste. Les petits bobos provoqués lors d’un accouchement difficile, avec l’utilisation de forceps ou de spatules, peuvent également être traités par des manipulations spécifiques de l’ostéopathe, avec dans certains cas la participation d’un kinésithérapeute , ou d’une sage-femme  pour un résultat optimal des muscles du bassin , notamment du périnée . «  Pendant les accouchements rapides, les contractions sont très fortes et elles provoquent de nombreux traumatismes pour le bébé. Les cas de têtes et de visages déformés sont alors plus nombreux. On retrouve ainsi des compressions des os du crâne du bébé ayant pour conséquence un torticolis congénital,des pleurs inexpliqués,des troubles du sommeil,des coliques… » décrit Alexandre Poras Lozano.

Les résultats obtenus pour la maman et bébé peuvent être spectaculaires. Les ostéopathes apportent un bien être qui mériterait d’être davantage exploité dans les maternités.

 

L'ostéopathie pour le nourrisson

Chaque naissance devrait être suivie d’un examen ostéopathique attentif.
Comme je dis toujours à mes patients :
”Si on doit être une seule fois traité en ostéopathie dans sa vie ce doit être entre 0 et 3 mois“.
 

Les différentes sutures et la malléabilité du crâne de bébé font que, quelles que soient les dysfonctions, l’ostéopathe, par le biais de traitements très doux et une participation instinctive du bébé, détecte et corrige définitivement les causes des troubles, symptômes, des malformations qui, si elles n’étaient pas traitées, provoqueraient des adaptations, des compensations, des mauvaises postures irrémédiables.

La grossesse, selon la position in utero du bébé (présentation par le siège) est souvent la première cause de traumatismes pour le bébé. C’est pourquoi, comme nous le développons dans le chapitre femme enceinte, il est primordial pour la maman d’être suivie en ostéopathie, à la fois pour son confort mais aussi dans l’intérêt du bébé.
D’ailleurs la femme enceinte est très réceptive au traitement ostéopathique et, à l’exception de l’homéopathie, ne peut recevoir aucun traitement médicamenteux à l’exception de pathologies très précises et sous le contrôle stricte du médecin.

L’accouchement est le deuxième des traumatismes pour le bébé. Trop long, trop court, difficile, il nécessite parfois l’emploi de spatules, ventouses ou forceps, qui vont influer sur la mobilité des jonctions des os du crâne et occasionner des troubles fonctionnels immédiats ou ultérieurs.

Souvent, les nouveaux nés naissent avec la tête un peu déformée, le crâne en obus, un œil plus fermé que l’autre, une oreille plus en avant, le nez un peu écrasé, …  Les parents s’entendent dire trop souvent que cela se remettra tout seul… Alors qu’en fait tout cela s’explique par le fait que l’équilibre crânien est rompu et qu’il existe une ou plusieurs dysfonctions qui relèvent d’un traitement ostéopathique crânien.

L’ostéopathe est un thérapeute essentiel au bon développement du bébé, il est un trait d’union indispensable entre les parents et la sage-femme, entre les parents et le pédiatre.

Mais alors quand consulter ?

Quand il y a eu prématurité

Le crâne étant plus fragile

Le travail a été trop long, ou en cas de grossesse gémellaire

Quand on a tiré trop fort sur la tête ou Quand le cordon s’est enroulé autour du cou

L’accouchement s’est effectué sous péridurale ou césarienne

ou l’accouchement était prévu par voie basse puis finalement on a décidé d’enclencher une césarienne d’urgence, ou la présentation s’est faite par le siège, on a du administrer à la patiente de l’ocytocine (hormone qui augmente les contractions utérines)…..

Quand on a appuyé sur le ventre de la maman pour faciliter l’expulsion ou Quand on a utilisé les forceps, les spatules, et surtout la ventouse

En plus de déformer de manière spectaculaire le crane du bébé dans les 48 voir 72 heures après l’accouchement, elle engendre des tensions de membranes importantes provoquant des troubles de la motricité (hypertonicité), des troubles du sommeil, des bébés agités et qui pleurent souvent.

En cas de souffrance fœtale, de réanimation même légère du bébé ou En cas de mauvaise présentation

L’ostéopathie crânienne du Nourrisson


« Je profite de cet article pour remercier et exprimer ma reconnaissance auprès des médecins pédiatres qui chaque jour m’adresse des nourrissons et me recommande auprès des parents.

Leur démarche traduit une intelligence, un intérêt pour leur travail et une reconnaissance des résultats obtenus grâce à l’ostéopathie auprès de leurs très jeunes patients. »

Aujourd’hui on sait qu’il est indispensable de traiter les bébés entre le 5ème jour (correspondant à la sortie de la maternité) et la date de trois mois.

Les dangers que fait courir l’ostéopathie chez les nourrissons,
ceux-ci sont inexistants dés lors que les règles d’ostéopathie crânienne sont respectées.
Les forces utilisées en ostéopathie crânienne par l’ostéopathe DO sont de l’ordre de 50 grammes chez l’adulte et l’enfant et de 20 grammes chez le nourrisson.

Rappelons que l’utilisation de forceps ou de ventouses met en jeu des forces de 7 kilos, soit 350 fois supérieures.
Il est alors facile d’imaginer la gravité des lésions que pourront
engendrer un accouchement avec l’utilisation de forceps ou de ventouses.

L’ostéopathie est une indication majeure dans les accouchements avec ventouses, et, ou avec l’utilisation de forceps.
On comprend mieux l’urgence du traitement ostéopathique, car tout retard
apporté aux corrections ne sera que préjudiciable pour le bien-être
immédiat du bébé et pour son avenir.

Il ne faut pas attendre pour consulter un ostéopathe pour bébé.

Pour le Dr Baccichetti Yves, spécialisé en chirurgie maxillo-faciale, orthopédie dento-maxillo-faciale et stomatologie:
Article paru dans le magazine Votre Santé n°86 – novembre 2006 www.votre-sante.com.

Les pathologies engendrées par les lésions ostéopathiques : “sont nombreuses et bien connues. Parmi les plus graves: paralysies, strabismes, myosis ou mydriases par compression du III éme nerf crânien, hyper salivation par compression du VII bis et du IX, spasmes du pylore, vomissements par compression du X nerf crânien, difficultés de succion pouvant aller jusqu’à la paralysie par compression du XII; d’autres troubles moins spectaculaires sont très fréquents tels les troubles du comportement (hyperactivité, apathie, enfants bougons et pleurnicheurs…), les problèmes de transit intestinal, le refus de nourriture, les problèmes immunitaires…”

 

Pour le Dr Viola Fryman qui s’est orienté via sa clinique aux USA sur le traitement des enfants (notamment dans les cas graves de scolioses) et des bébés:

“uniquement 10% des enfants naissent sans lésions ostéopathiques crâniennes“, il y a donc indication à prodiguer des soins ostéopathiques dans 90 % des cas.

Notamment comme nous l’avons indiqué au cours des articles précédents dans les cas d’utilisation de forceps ou de ventouses, d’accouchements dystociques (c’est à dire difficile) ou lorsque l’accouchement a été trop long (+de 8 heures), dans les cas de souffrance fœtale, de réanimation même légère du bébé, en cas de grossesse gémellaire, ou de mauvaise présentation, quand le cordon s’est enroulé autour du cou, quand il y a eu prématuré crâne plus fragile).

Il faut impérativement renseigner les parents sur l’absence de dangerosité des traitements ostéopathiques pour bébé.